A New agenda for peace. Making peace plural and healing historical traumas

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A New agenda for peace. Making peace plural and healing historical traumas

Youssef Mahmoud, “A New agenda for peace. Making peace plural and healing historical traumas”International Peace Institute, 27 avril 2023. Dans cet article, Youssef Mahmoud, chercheur senior pour l’International Peace Institute revient sur le Nouvel Agenda pour la Paix (NAP) et les lacunes de celui-ci. Dans un premier temps, l’auteur affirme que le NAP devrait tenir compte des déséquilibres géopolitiques actuels. Il dénonce notamment la faible représentation des pays asiatiques et africains au Conseil de Sécurité. L’auteur relève également une contradiction qui existe selon lui au sein même du NAP. Celui-ci développe que les méthodes classiques de prévention, gestion et résolution ne sont plus efficaces dans la gestion de conflits actuels. Pourtant, le NAP affirme que, pour améliorer la gouvernance, il ne faut pas de nouvelles institutions mais plutôt réapprendre à travailler ensemble. Aux yeux de Youssef Mahmoud, la gestion de la paix à travers des institutions dépassées ne peut qu’être néfaste. L’auteur présente ensuite deux lacunes à combler afin d’établir un NAP. La première relève du fait que la gestion de la paix et du déficit de paix dans les conflits s’inscrit actuellement dans le paradigme dominant de la paix libérale, imposée du haut vers le bas. En tentant de tenir compte de ces critiques, de nouvelles études ont privilégié les approches locales, qui comportent tout de même certains écueils. L’auteur dénonce en fait une forme de romantisation de l’approche locale de la construction de la paix. Les nouvelles recherches mettent à présent l’accent sur l’importance de diversifier la manière de concevoir la paix et de réévaluer la définition même de paix. La seconde lacune à combler selon l’auteur est de prendre en compte les traumatismes du passé et comment les réparer. Depuis la seconde guerre mondiale, l’Occident a renoncé à l’usage de la force sur son territoire. Cependant, certains peuples ont vécu les guerres par procuration durant la guerre froide, ou encore la colonisation et des décennies voire des siècles d’occupation et d’utilisation des ressources par d’autres États. Si le NAP ne tient pas compte de la nécessité de construire une paix macro-étatique et ne fournit pas un forum où les blessures du passé pourraient être traitées entre les protagonistes, aucune paix durable ne pourra être mise en place. Ce NAP doit tenir compte des expériences diverses et créer un forum où les peuples peuvent gérer leurs blessures intergénérationnelles.

“The future of multilateralism’’, Policy Brief n°6, Geneva Centre for Security Policy, avril 2023.

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“The future of multilateralism’’, Policy Brief n°6, Geneva Centre for Security Policy, avril 2023.

  • Richard Gowan, “The future of multilateralism’’, Policy Brief n°6, Geneva Centre for Security Policy, avril 2023. Dans cet article du Geneva Centre for Security Policy(GCSP), Richard Gowan, directeur ONU auprès de lInternational Crisis Group, revient sur les recommandations émises par le Conseil consultatif de haut niveau sur le multilatéralisme efficace (HLAB) et celles à inclure dans le Nouvel agenda pour la paix (NAP). Ces deux initiatives lancées par le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, visent à réviser l’architecture multilatérale actuelle en matière de paix et de sécurité en amont du « Sommet pour le futur » prévu pour septembre 2024 qui réunira les dirigeants du monde entier. L’auteur commence par rappeler les quatre défis sécuritaires à prendre en compte dans le NAP, à savoir :
    • La détérioration des relations entre les grandes puissances qui menace de réduire la coopération multilatérale, notamment au Conseil de sécurité ;
    • La recrudescence des guerres intra-étatiques et des conflits régionalisés, qui testent et questionnent les capacités des missions de maintien de la paix de l’ONU ;
    • La prolifération des nouvelles technologies de combat, telles que l’intelligence artificielle et les systèmes d’armes autonomes létaux, qui manquent de réglementation ;
    • La résistance des grandes puissances à l’avancée des agendas normatifs de l’ONU, notamment l’agenda Femmes, Paix et Sécurité.
    L’auteur énumère ensuite les réformes proposées dans le rapport du HLAB : A Breakthrough for People and Planet, sorti en avril 2023. Certaines d’entre elles sont présentées comme « idéalistes », comme la réforme du Conseil de sécurité, qui semble compromise car elle nécessiterait l’accord de tous les membres permanents du Conseil de sécurité. Mais il note tout de même des réformes plus pragmatiques et réalisables dans un futur proche, dont le renforcement du rôle de la Commission de consolidation de la paix afin de compenser les dysfonctionnements du Conseil de sécurité, ou encore la constitution d’une Commission mondiale sur les risques nucléaires militaires. Richard Gowan aborde ensuite les domaines que le NAP doit étoffer pour compléter le rapport du HLAB. Il invite ainsi à soutenir les mécanismes de prévention des conflits locaux, régionaux et nationaux ; à repenser le maintien de la paix en privilégiant les solutions politiques et en développant un nouveau cadre de coopération entre l’ONU et l’Union africaine ; ou encore à mettre à jour les mécanismes de contrôle des armes et de désarmement actuels. L’auteur conclut en expliquant que même les réformes les plus pragmatiques et réalisables demeurent sujettes aux volontés et aux tensions des grandes puissances. Il rappelle donc que même si l’adoption de « demi-mesures » ne transformera pas la situation mondiale en matière de sécurité, elles pourront au moins faire avancer les discussions sur ce sujet.

“How to make UN peace operations more effective?’’

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“How to make UN peace operations more effective?’’

  • Cédric de Coning et Ian Martin, “How to make UN peace operations more effective?’’, The World Stage, podcast, Norwegian Institute of International Affairs, 28 mars 2023. Dans cet épisode du podcast The World Stage, du Norwegian Institute of International Affairs (NUPI), Cédric de Coning, enseignant-chercheur au sein du groupe de recherche sur la paix, les conflits et le développement du NUPI, échange avec Ian Martin, fonctionnaire de l’ONU et membre du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix (OP) des Nations unies (HIPPO) en 2014-2015. Cet entretien porte sur le projet du Nouvel agenda pour la paix, lancé en septembre 2021 par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans le but de repenser le rôle de l’ONU en matière de paix et de sécurité. L’échange se base sur les recommandations émises dans le rapport de l’HIPPO (A/70/95) de 2015 concernant l’avenir des OP de l’ONU et de leur pertinence à la lumière des consultations actuelles pour construire ce Nouvel agenda pour la paix. L’entretien se structure autour de quatre questions adressées à Ian Martin. La première porte sur la nécessité d’avoir un accord de paix ou de cessez-le-feu en amont du déploiement d’une opération de maintien de la paix (OMP). C’est l’occasion pour Ian Martin de souligner que l’ONU a pu par le passé s’engager dans des situations qui ne rencontraient pas les conditions nécessaires pour garantir le succès de la mission, en prenant l’exemple de la MINUSMA au Mali. Il insiste ainsi sur l’importance d’ancrer le déploiement d’une mission dans une véritable stratégie politique. La seconde question concerne la répartition des responsabilités entre les Nations unies et les organisations régionales dans le cadre de missions d’imposition de la paix menées par ces organisations régionales, comme peut le faire l’Union africaine (UA). Ian Martin souligne à cette occasion que certains contextes ne sont pas adaptés aux OMP, comme celui du contreterrorisme, dans lequel il est plus adapté de privilégier des opérations menées par des organisations régionales.  Ensuite, Cédric de Coning et Ian Martin abordent les recommandations de l’HIPPO en ce qui concerne la manière dont l’ONU peut mobiliser l’ensemble du système onusien pour régler les différends, et cherchent à savoir si celles-ci sont toujours pertinentes pour le Nouvel agenda pour la paix. Enfin, Cédric de Coning évoque les situations dans lesquelles la paix qui émerge de processus locaux n’est pas conforme aux attentes de la communauté internationale et les difficultés de l’ONU à développer une approche locale. Ian Martin affirme ainsi que l’objectif de prendre en compte les volontés locales doit être réitéré dans le Nouvel agenda pour la paix. Cédric de Coning conclut à l’issue de cet échange, que beaucoup des recommandations de l’HIPPO sont toujours pertinentes aujourd’hui dans le cadre du Nouvel agenda pour la paix.

“Action for Peacekeeping Plus (A4P+): An Update on Monitoring and Implementation after Two Years’’

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“Action for Peacekeeping Plus (A4P+): An Update on Monitoring and Implementation after Two Years’’

  • Daniel Forti, “Action for Peacekeeping Plus (A4P+): An Update on Monitoring and Implementation after Two Years’’, IPI, 20 mars 2023. Dans ce rapport publié par l’International Peace Institute (IPI), Daniel Forti se penche sur le suivi et l’évaluation de l’initiative Action pour le maintien de la paix plus (A4P+) deux ans après sa mise en place par le Secrétaire général des Nations unies. Il rappelle d’abord qu’A4P+ a été décidée en 2021 soit deux ans après l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P). A4P+ est une stratégie de mise en œuvre concrète d’A4P. L’auteur explique que le Département des opérations de paix (DOP) a établi un cadre et plan de suivi et évaluation d’A4P+ afin des indicateurs et des résultats escomptés pour les sept priorités thématiques identifiées et les priorités transversales que sont l’Agenda femmes, paix et sécurité et le maintien de la paix innovant. Pour cette note Daniel Forti s’est basé sur les deux rapports d’avancement publiés pour le moment.  Il revient sur les avantages de ce suivi d’A4P+, soulignant notamment le fait que cela a permis de d’aider l’ONU à se concentrer sur les données dans ses approches du maintien de la paix et cela a été également l’occasion pour le DOP de mieux transmettre aux États membres les défis du maintien de la paix et comment mettre en œuvre des mesures concrètes.  L’auteur met toutefois en lumière les lacunes dans le suivi d’A4P+, tout d’abord les rapports d’avancements se concentrent sur chaque priorité de manière séparée et il est donc difficile d’avoir une vue d’ensemble des progrès ou non de l’initiative A4P+. Ensuite, il reste compliqué pour le DOP d’identifier clairement l’ampleur des réalisations de l’initiative et dans quelle mesure cela aide à améliorer l’impact global du maintien de la paix onusien. Enfin, A4P+ et les efforts demandés aux États membres ont pu les détourner de leurs obligations de respecter la Déclaration d’engagements communs, signée au moment du lancement d’A4P. Daniel Forti conclut en se demandant si le DOP prolongera ou non cette initiative au-delà de l’année 2023 sachant que A4P+ a été définie comme étant limitée dans le temps mais elle a mis du temps a démarrer et plusieurs de ses priorités concernent des défis systémiques du maintien de la paix qui nécessitent des efforts sur le long terme. Il souligne également qu’aujourd’hui les divisions se creusent entre les États membres et que les missions de paix sont confrontées à un nombre croissant de défis et qu’ainsi les progrès ou non d’A4P+ n’est qu’une partie de la solution pour renforcer les opérations de paix onusiennes.

UN Reform and Mission Planning: Too Great Expectations? 

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UN Reform and Mission Planning: Too Great Expectations?

  • Marc Jacquand, « UN Reform and Mission Planning: Too Great Expectations? »IPI, novembre 2020. Marc Jacquand, ancien conseiller au sein du bureau exécutif du Secrétaire général, examine pour International Peace Institute les différents volets de la réforme des Nations unies et explore leur impact sur la planification des missions, en s’appuyant sur l’expérience de quatre d’entre elles qui ont récemment débuté ou qui ont fait l’objet d’une transition (en Colombie, en Haïti, au Soudan et au Yémen). Il en tire une série de recommandations destinées à optimiser la planification des missions ; en particulier il encourage l’ONU à faire un usage accru et plus efficace des mécanismes de gestion de la paix et de la sécurité dès les premières étapes de la planification afin de garantir que les dirigeants des Nations unies aient un ton et une vision unifiés ; il promeut également d’associer de manière plus formelle et plus transparente le Conseil de sécurité aux examens stratégiques.

Bouncing Back from Rock Bottom: A New Era for the UN Special Committee on Peacekeeping Operations? 

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Bouncing Back from Rock Bottom: A New Era for the UN Special Committee on Peacekeeping Operations?

  • Lisa Sharland, « Bouncing Back from Rock Bottom: A New Era for the UN Special Committee on Peacekeeping Operations? », IPI Global Observatory, octobre 2020. Cette publication évalue les récentes évolutions qui ont marqué le comité spécial des opérations de maintien de la paix des Nations unies (C-34) et s’interroge sur la pertinence des changements mis en place, en particulier au regard du rapport annuel du comité publié en mars 2020. Ce dernier a été restructuré autour des huit priorités thématiques de l’Action pour le maintien de la paix (A4P) et a également contribué à traduire en pratique les initiatives de la « Déclaration d’engagements communs ». Pour l’auteure Lisa Sharland, directrice du programme international de l’Institut de politique et de stratégie australien (ASPI) basé à Canberra, cette restructuration est une victoire en soi. De nombreuses tensions ont entouré cette réforme, alors que des délégués avaient estimé que le comité avait « touché le fond » en raison du manque de consensus autour du précédent rapport, en 2019. Cet échec avait effrité la pertinence et la légitimité du comité, conduisant les parties prenantes à être plus ouvertes à une possible restructuration de la méthode de travail pour l’édition 2020. Pour Sharland, ce nouveau rapport, re-façonné et renouvelé, donne une orientation plus claire et plus pertinente aux acteurs du maintien de la paix et redore le blason du C-34. Elle estime que cette victoire, quoiqu’encore incomplète, est le résultat de plus de dix ans de tentatives de réformes au sein du comité.

« Action for Peacekeeping: One Year into the Implementation of the Declaration of Shared Commitments »

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« Action for Peacekeeping: One Year into the Implementation of the Declaration of Shared Commitments »

  • Jake Sherman, « Action for Peacekeeping: One Year into the Implementation of the Declaration of Shared Commitments »IPI, septembre 2019. À la suite de la Déclaration d’engagements communs signée par 152 États membres des Nations unies, ainsi que 4 organisations internationales, l’International Peace Institute (IPI) tente de dresser un bilan de la première année de mise en œuvre. L’article souligne dans un premier temps les efforts réalisés par le groupe de pays : efforts en interne réalisés par le Secrétariat des Nations unies d’une part, et les efforts externes du Secrétariat pour encourager les États signataires à s’engager davantage, notamment à travers la « création d’un espace de partage et d’échange, moins politisé que d’autres instances onusiennes (telles que le C34, le Cinquième comité, ou le Conseil de sécurité) ».Une seconde partie souligne les efforts engagés par les États signataires de la Déclaration. Selon IPI, les nombreuses réunions organisées dans le cadre de l’A4P (avec des OSC, États membres, employés de l’ONU…) ne semblent pas avoir mené « outre mesure » à des actions concrètes par les membres du Conseil de sécurité, malgré l’intérêt certain de ces acteurs concernant le maintien de la paix. Le présent article conclu qu’en un an, bien que l’A4P ne soit pas « mort », en grande partie grâce aux effort du chef du Département des OMP, l’Action pour le maintien de la paix n’a pas encore atteint son potentiel maximum : « A4P est coincé entre sa fonction d’outil visant à pallier les changements continus et incrémentiels qui répondent à des lacunes et des défis préexistantes d’une part, et la poursuite d’une vision ambitieuse pour l’avenir du maintien de la paix d’autre part ».

A4P and the UN-AU partnership 

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A4P and the UN-AU partnership

Linda Akua Opongmaa Darkwa, « A4P and the UN-AU partnership »International forum for the challenges of Peace Operations, mai 2019. Dans cette « policy brief », Linda Akua Opongmaa Darkwa revient sur la nécessité pour l’UA et l’ONU de collaborer afin de renforcer la déclaration d’engagements communs issue de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » lancée par le Secrétaire général des Nations unies en 2018. L’auteure revient ainsi sur le partenariat grandissant entre le Conseil de sécurité des Nations unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, sur les diverses formes que prennent ces partenariats opérationnels sur le terrain (AMIS, MINUAD pour exemple). Aussi, cette note met en lumière les perspectives de partenariats ONU-UA pour garantir et renforcer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix ainsi que pour mieux préparer, former et équiper le personnel en uniforme des opérations de maintien de la paix.

« Action for Peacekeeping : Will political consensus lead to change in practice? »

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« Action for Peacekeeping: One Year into the Implementation of the Declaration of Shared Commitments »

Jake Sherman, « Action for Peacekeeping : Will political consensus lead to change in practice? », IPI, septembre 2018. Dans cette note Jake Sherman, revient sur l’initiative, « Action for Peacekeeping » lancée par le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres le 28 mars dernier. L’auteur rappelle la réalité des opérations de maintien de la paix actuelles, particulièrement difficiles et mortelles, qui se caractérisent par une dissonance croissante entre ce que ces opérations peuvent accomplir, et les attentes du Conseil de sécurité, à travers notamment la pression croissante des membres permanents à la diminution des dépenses. Ainsi, il qualifie l’initiative « Action for Peacekeeping » d’appel à agir. Selon lui, il s’agit d’abord de proposer des solutions politiques, et dépasser les divisions qui mènent à la paralysie du Conseil de sécurité. D’autre part, cette initiative implique le renforcement de la protection des civils, car malgré déjà de nombreux progrès, il est nécessaire de déterminer les rôles que doivent jouer les acteurs militaires et non militaires, et d’impliquer les populations locales pour plus d’efficacité. Cet appel à agir doit également s’inquiéter des questions de sureté et de sécurité pour le personnel engagé en mission – l’année 2017 fut l’une des années les plus meurtrières au sein des troupes onusiennes – et de la tendance des OMP à devenir de plus en plus une partie aux conflits. Il évoque également la nécessité de soutenir une performance efficace à travers une culture de suivi, d’évaluation et d’apprentissage, et du développement de la dimension politique, essentielle selon lui, du maintien et de la consolidation de la paix. Il aborde ensuite la nécessité de l’amélioration des partenariats, à travers une meilleure délimitation entre les opérations onusiennes et les autres, ainsi que l’objectif de tolérance zéro visé par cette initiative en ce qui concerne les abus et l’exploitation sexuels de la part des Casques bleus. Il conclut en soutenant que cette initiative vise à fournir au Secrétaire général l’appui politique et les ressources nécessaires à la mise en œuvre des nombreuses réformes qu’il a lancé. L’objectif est de provoquer un changement positif dans les politiques et les pratiques des principales parties prenantes au maintien de la paix (les pays contribuant financièrement, ceux contribuant en terme de troupes, les États hôtes ou encore les partenaires régionaux). Jake Sherman considère qu’il y a deux moyens de mesurer le succès de « l’Action for Peacekeeping » : d’une part voir dans quelle mesure les États membres honorent leurs engagements, et d’autres part dans quelle mesure ces engagements permettent aux OMP de mettre fin aux conflits et d’installer une paix durable.

Political Solutions Must Drive the Design and Implementation of Peace Operations

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Political Solutions Must Drive the Design and Implementation of Peace Operations

  • Jake Sherman et Adam Day, Political Solutions Must Drive the Design and Implementation of Peace OperationsInternational Peace Institute, juin 2018. Cette note de Jake Sherman et Adam Day, traite d’un axe central de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » (A4P), à savoir la recherche de solutions politiques dans la conception et la mise en œuvre des opérations de paix afin d’aboutir à une paix durable et au renforcement du maintien de la paix. Les chercheurs évoquent les défis auxquels sont confrontées les opérations de maintien de la paix actuelles pour définir et atteindre des solutions politiques, du fait de la nature des conflits affectant les pays dans lesquels les Casques bleus sont déployés. Ils proposent ensuite neuf recommandations générales visant à mieux lier les mandats et la stratégie politique des missions afin de favoriser les solutions politiques face aux crises complexes dans lesquelles les missions de maintien de la paix sont déployées. Ces recommandations soulignent la nécessité de développer une compréhension commune des objectifs de la mission par les parties prenantes, et de soutenir une stratégie politique globale pour toutes les composantes de la mission afin d’atteindre lesdits objectifs. De plus, le Représentant spécial du Secrétaire général doit être en charge de la conception, de la mise en œuvre et de la révision régulière de la stratégie globale d’une mission ; à cette fin, le chef d’état-major de la mission doit s’assurer que la stratégie du Représentant spécial est traduite en termes opérationnels pour toutes les composantes de la mission. Les auteurs préconisent également une hiérarchisation et un séquençage des mandats pour faire avancer le processus politique d’une mission. Il est aussi nécessaire de prendre des mesures concrètes pour lier l’engagement politique des Nations unies aux niveaux international, régional, national et sous-national : les missions doivent être explicitement mandatées pour soutenir les initiatives de médiation locales et nationales, les représentants spéciaux doivent participer plus activement aux stratégies politiques régionales et sous-régionales afin de s’assurer qu’elles soient alignées avec celles des Nations unies et les États membres de l’ONU ont la responsabilité de fournir un soutien politique et un accompagnement continus aux opérations de paix.

How Peacekeeping Policy Gets Made: Navigating Intergovernmental Processes at the UN »

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How Peacekeeping Policy Gets Made: Navigating Intergovernmental Processes at the UN »

  • Lisa Sharland, « How Peacekeeping Policy Gets Made: Navigating Intergovernmental Processes at the UN »International Peace Institute, Mai 2018. Ce rapport s’intéresse aux processus intergouvernementaux à l’œuvre dans l’élaboration des politiques de maintien de la paix de l’ONU, en vue d’identifier des éléments à prendre en compte pour construire un consensus sur leurs orientations futures. L’auteure rappelle que le rapport HIPPO de 2015 sur les opérations de paix reconnaissait déjà la nécessité de renforcer les processus intergouvernementaux ainsi que les « consultations triangulaires » entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes, dans l’élaboration des mandats des opérations de paix. Comme l’a d’ailleurs rappelé le Secrétaire général  en insistant sur l’importance de l’action collective des États membres dans le cadre de sa nouvelle initiative « Action pour le maintien de la paix » lancé en mars dernier. Le document souligne particulièrement la portée des consultations et négociations intergouvernementales pour le maintien de la paix de l’ONU. En effet, ce sont les États membres de l’ONU qui rendent les mandats du Conseil de sécurité opérationnels par la fourniture d’une contribution financière, en personnel et en équipements. La compréhension des processus intergouvernementaux et des partenariats est par conséquent essentielle pour aborder les réformes et construire un consensus sur l’orientation future du maintien de la paix. D’autant plus que, rappelle Lisa Sharland, les parties impliquées dans la formulation des politiques de maintien de la paix (pays fournisseurs de contingents, contributeurs financiers, membres permanents du Conseil de sécurité, pays hôte) ont des intérêts différents voire divergents sur les réformes à entreprendre. Ces différences sont souvent aggravées par un accès limité des États à l’information ainsi que par les divergences sur le rôle et les responsabilités des organes des Nations unies dans la mise en œuvre des réformes du maintien de la paix. Afin de dépasser les nombreux défis liés aux processus intergouvernementaux existants et en renforcer les résultats, le rapport propose plusieurs recommandations à l’attention du Secrétariat, des États membres et des autres parties impliquées dans la formulation des politiques de maintien de la paix. Premièrement, l’auteure préconise de favoriser la compréhension des défis du maintien de la paix de l’ONU et du processus d’élaboration des politiques par les représentants travaillant sur les questions de maintien de la paix et les pays contributeurs de troupes. Deuxièmement, les États doivent renforcer les mécanismes de consultation informels pour discuter des questions de maintien de la paix. Le Conseil de sécurité est également invité à dialoguer de manière plus dynamique avec les pays fournisseurs de contingents et les pays en développement. Troisièmement, il est nécessaire  de définir une vision commune. À cette fin, le dialogue sur les limites et le rôle des principes du maintien de la paix doit être encouragé ; il en est de même pour l’identification des priorités pour le financement extrabudgétaire du DOMP et du DAM et la réforme des méthodes de travail du comité C-34. Quatrièmement, il faut améliorer le partage de l’information, les rapports et la responsabilisation entre les différents acteurs impliqués.

With UN Security council reform, bigger is not better 

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With UN Security council reform, bigger is not better

  • Mona Ali Khalil, « With UN Security council reform, bigger is not better », Passblue, 28 mars 2018. Selon l’article 23 de la Charte des Nations unies, les dix membres non permanents du Conseil de sécurité sont élus par l’Assemblée générale qui tient « spécialement compte, en premier lieu, de la contribution des membres de l’organisation au maintien de la paix et de la sécurité internationales et aux autres fins de l’Organisation et aussi d’une répartition géographique équitable. ». Selon l’auteur, enportant l’attention à la composition du Conseil de sécurité depuis deux décennies, les États membres (EM) se sont détournés de la question de la performance du Conseil de sécurité. Les discussions relatives à l’augmentation du nombre de sièges ont surtout divisé les EM, ceux-ci travaillant davantage les uns contre les autres.  En outre, l’Assemblée générale (AG) apparait comme l’otage de la volonté des cinq membres permanents qui doivent ratifier toute modification de la Charte en cas d’augmentation du nombre des membres. Par ailleurs, afin d’obtenir ou conserver un siège, les États sont trop complaisants envers les membres permanents et ne jouent pas le rôle de contrepoids afin que le Conseil assure ses responsabilités. Ils apparaissent trop divisés et donc trop faibles pour pouvoir s’opposer collectivement à certaines résolutions qu’ils considèrent injustes ou pour s’opposer au droit de véto. L’auteur propose trois mesures à la portée de l’AG afin de rendre le Conseil de sécurité plus efficace et ce, sans modifier la Charte des Nations unies : lors de l’élection des cinq membres du Conseil en juin prochain, l’AG pourrait examiner de manière plus approfondie la contribution de chaque pays candidat au maintien de la paix et à la sécurité ainsi qu’aux autres objectifs des Nations unies.

“Road to a Better UN? Peace Operations and the Reform Agenda »

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“Road to a Better UN? Peace Operations and the Reform Agenda »

  • Arthur Boutellis, Alexandra Novosseloff, “Road to a Better UN? Peace Operations and the Reform Agenda »IPI, novembre 2017. Arthur Boutellis et Alexandra Novosseloff, ont rédigé un rapport qui s’interroge sur l’efficacité du programme de réformes des opérations de paix des Nations unies que compte mener le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Les deux chercheurs rappellent que sur le terrain, les opérations de paix sont amenées à intervenir dans des environnements opérationnels de plus en plus complexes tandis qu’au niveau du siège des Nations unies, les États membres sont divisés sur la nature même (et le coût) du maintien de la paix. Le programme de réforme des opérations de maintien de la paix est axé sur cinq points : la revalorisation de la dimension préventive des conflits, la création d’un bureau des Nations unies spécialisé dans le contre-terrorisme, la réforme du système de développement des Nations unies, la restructuration de l’architecture du « Pilier paix et sécurité » et enfin, une réforme globale de la gestion au sein des Nations unies. Il est indispensable que les différents points de la réforme soient en corrélation avec les orientations stratégiques du rapport HIPPO. Arthur Boutellis et Alexandra Novosseloff ont notamment indiqué qu’une simple réorganisation structurelle ne règlerait les problèmes que sur le court terme. C’est pourquoi il est indispensable que la réforme soit cohérente et réfléchie, afin qu’elle modifie en profondeur les approches et les processus onusiens du maintien de la paix.

 Can we make peacekeeping great again ? 

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Can we make peacekeeping great again ?

  • Alexandra Novosseloff, « Can we make peacekeeping great again ? »Global Peace Operations Review, mai 2017. Alexandra Novosseloff affirme que la réforme des Opération de maintien de la paix (annoncée par le Secrétaire général (SGNU) Antonio Guterres ne pourra réellement fonctionner que si une réflexion sur la nature et les limites des OMP est menée et permet d’aboutir à un consensus autour d’une nouvelle doctrine des OMP. La chercheuse souligne que les OMP n’ont eu de cesse, depuis leur création, de se réinventer, et qu’elles constituent un moyen relativement bon marché et efficace de contenir les conflits violents. Elle ajoute que les mandats trop larges et trop vagues et la militarisation des missions (brigade d’intervention rapide, contre-terrorisme) en l’absence de doctrine en la matière ont cependant créé des attentes impossibles à remplir pour les OMP, mis à mal les principes de base et les capacités des OMP, divisé les États membres des Nations unies et affaibli la crédibilité de l’organisation. Selon elle, les limites actuelles des OMP sont multiples. Premièrement, l’ONU n’a jamais reçu suffisamment de moyens pour mener à bien les tâches qui lui sont confiées. Deuxièmement, une fois sur le terrain, les OMP font face à plusieurs problèmes : les Casques bleus déployés loin des intérêts stratégiques de leur pays souhaitent prendre un minimum de risque, les unités qui les constituent manquent d’interopérabilité, les territoires de déploiement sont souvent très étendus, et les OMP manquent souvent du support de leurs créateurs – en particulier les membres du Conseil de sécurité (CSNU). Enfin, l’impartialité qui fait l’identité des OMP décourage l’utilisation de la force. Alexandra Novosseloff conclut que, pour renforcer les OMP, il faut que les pays contributeurs de troupes s’entendent sur les limites des OMP, en recentrant celles-ci sur leurs principes de base que sont l’impartialité, l’utilisation minimale de la force et le consentement, et que le CSNU joue un rôle politique plus actif, y compris via des embargos et des sanctions.
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