Le 13 mars dernier, les États membres de la Communauté de développement d’Afrique australe (Southern African Development Community – SADC) ont décidé dans un communiqué de mettre fin au mandat de leur mission militaire déployée depuis décembre 2023 à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), afin de soutenir le gouvernement congolais pour restaurer la paix et la sécurité dans la région. Cette décision de retrait des troupes de la SADC intervient deux jours après l’annonce par l’Angola de négociations à partir du 18 mars entre la branche politique du groupe M23, l’Alliance Fleuve Congo et le gouvernement congolais, ce que ce dernier avait longtemps refusé. Ce retrait était demandé depuis longtemps par le président rwandais Paul Kagame.
Cette mission de la SADC en RDC (SADC Mission in the Democratic Republic of Congo – SAMIDRC) avait été mise en place avec un mandat offensif afin de stabiliser l’est de la RDC. Elle devait venir remplacer la mission de la Communauté d’Afrique de l’Est (East African Community – EAC), qui avait été déployée en 2022, mais retirée un an plus tard, en raison de tension avec le gouvernement congolais qui lui reprochait son inefficacité et d’avoir refusé de s’engager dans des opérations offensives.
La SAMIDRC souffrait dès le début d’importants défis, notamment en termes de ressources humaines, mais aussi de moyens financiers, trop limités par rapport aux ambitions sécuritaires de l’initiative régionale. Afin de palier à certaines limites, le Conseil de sécurité de l’ONU avait autorisé en 2024 (S/RES/2746) la MONUSCO, à soutenir la SAMIDRC à différents niveaux, notamment en la faisant bénéficier de ses de ses capacités logistiques et militaires essentielles, comme les moyens aériens pour les évacuations médicales.
Malgré cela, la SAMIDRC n’a pas su faire face à la progression spectaculaire du groupe rebelle M23 dans la région, qui a très fortement avancé dans la région au début de l’année 2025. De plus, la mission souffrait d’un manque de légitimité croissant et de critiques importantes, de la part de certains pays contributeurs à la mission qui ont souffert de nombreuses pertes humaines à l’instar de l’Afrique du Sud lors de la bataille de Goma.
Dans le communiqué publié sur X (anciennement twitter), les dirigeants d’Afrique australe réitèrent leur soutien à la restauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité en RDC, soulignant l’importance de trouver une solution politique et diplomatique. Afin de résoudre la crise dans le pays, les membres de la SADC et de l’EAC, deux blocs régionaux auxquels appartient la RDC, se sont réunis les 16 et 17 mars afin d’avancer dans la résolution de cette crise.
Le 18 mars, le gouvernement congolais devait rencontrer les rebelles du M23 via leur branche politique l’Alliance Fleuve Congo, mais ces derniers ont annulé à la dernière minute leur venue à ces discussions à l’initiative de l’Angola.
