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Le premier contingent de policiers kényans arrive en Haïti pour la nouvelle mission d’appui à la sécurité

Les premiers 400 policiers kényans sont arrivés le mardi 25 juin à Port-au-Prince, en Haïti, dans le cadre de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). Cette mission, pilotée par le Kenya et soutenue financièrement par les États-Unis, avait été approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 2 octobre 2023 dans sa résolution 2699 (S/RES/2699). Les 2 500 policiers qui constitueront la force viendront principalement du Kenya ainsi que du Bangladesh, du Bénin, du Tchad, des Bahamas et de la Barbade, entre autres, et resteront en Haïti jusqu’en octobre 2024, a priori.

Après l’approbation de la résolution de l’ONU, le déploiement de la mission a été reporté plusieurs fois. Des réticences d’une partie importante de la population kényane, qui estime que le pays a d’autres problèmes plus urgents, ont contribué à ce délai. De plus, des démarches et des obstructions judiciaires au Kenya ont également ralenti l’envoi des policiers. Après l’arrivée des premiers 400 policiers, le reste des agents kényans est censé arriver « bientôt », selon le président William Ruto.

Au-delà des défis posés par la situation sécuritaire et la puissance des gangs dans le pays caribéen, des craintes sur l’historique de la police kényane d’usage excessif de la force et d’exécutions extrajudiciaires ont mis en question les perspectives de succès de la mission. La force multinationale vise à soutenir l’État haïtien, dont les institutions souffrent d’une fragilité exceptionnelle. Haïti est aujourd’hui gouverné par le Conseil présidentiel de transition, instauré suite à la démission forcée d’Ariel Henry comme Premier ministre lors de sa visite à Nairobi pour précisément assurer cette mission multinationale. Dans ce contexte, la mission policière a pour objectif de soutenir l’extension du contrôle territorial et l’autorité de l’État, ainsi que la protection des civils, l’ouverture des routes pour sécuriser la liberté de circulation des personnes, des biens et de l’aide humanitaire, et protéger les institutions étatiques.

La mission d’appui à la sécurité conduite par le Kenya se déroulera en parallèle au Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), une mission politique spéciale présente dans le pays depuis 2019 pour soutenir les autorités nationales dans les domaines de la stabilité politique, la bonne gouvernance, l’État de droit, la paix, le dialogue national et les droits humains. Le BINUH a succédé à la MINUJUSTH (Mission des Nations unies pour l’appui à la justice en Haïti), force policière et civile de maintien de la paix déployée en 2017. Avant cette mission, une opération de paix robuste avait été établie depuis 2004, la MINUSTAH (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), chargée d’appuyer le processus politique, les institutions gouvernementales, l’État de droit et de protéger les droits de l’homme, ainsi que de stabiliser le pays face à la violence, au tremblement de terre et l’épidémie de choléra de 2010. Malgré les efforts de ces multiples missions onusiennes visant à régler l’instabilité en Haïti, le pays reste loin d’atteindre ses objectifs de stabilisation. En 2021, notre chercheur associé Michel Liégeois a analysé cette situation dans sa note d’analyse de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, soulignant les défis et les leçons apprises concernant les enjeux de la transition entre une opération de maintien de la paix, la MINUSTAH, et une mission de consolidation de la paix, le BINUH, ainsi que les perspectives futures d’un possible retrait onusien.

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