28 mars 2024
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Coup d’Etat du 18 août au Mali

Dans une déclaration du 18 août, le Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres a condamné fermement la mutinerie et l’arrestation du Président Ibrahim Boubacar Keïta qui ont conduit à sa démission forcée et à la dissolution de l’Assemblée nationale malienne. Il a notamment appelé au « rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et de l’Etat de droit au Mali ».

À la demande de la France et du Niger qui préside actuellement la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Conseil de Sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence le 19 août. Dans un communiqué de presse, les membres du Conseil ont fait écho aux propos du Secrétaire Général. Ils condamnent la mutinerie de Kati, point de départ du coup militaire, et exhortent les mutins à libérer immédiatement et sans conditions tous les officiels arrêtés. Ils appellent les militaires à « retourner dans leurs casernes sans délai » et soulignent l’importance d’un prompt retour à l’état de droit et à l’ordre constitutionnel. Ils ont également exprimé leur soutien aux efforts de médiation initiés par la CEDEAO.

Jean-Pierre Lacroix, secrétaire adjoint de l’ONU aux opérations de paix, a déclaré que la MINUSMA restait « déterminée à jouer son rôle, conformément à son mandat, en appui aux acteurs maliens ».

De leur côté, les militaires auteurs du coup d’Etat qui se sont constitués en « Comité national pour le salut du peuple » (CNSP), ont déclaré à propos des opérations militaires en cours sur le sol malien « La Minusma, la force Barkhane, le G5 Sahel et la Force takuba demeurent nos partenaires pour la stabilité et la restauration de la sécurité » et « tous les accords passés », y compris les accords d’Alger signés en 2015, seront respectés.

Cette prise de pouvoir est partie d’une mutinerie à la base militaire de Kati, à 15 km de Bamako, le 18 août au matin. Elle résulte de frustrations au sein de l’armée ces dernières années, entre accusations de corruption, salaires insuffisants, conditions de vie difficiles dans les casernes et croissance de la mortalité au front dans un contexte sécuritaire de plus en plus dégradé.  Elle a également pour toile de fond une situation sociale et politique très tendue, portée par la coalition d’opposition M5-RPR qui réclamait le départ du président IBK depuis plusieurs semaines.

Par ailleurs, un rapport encore confidentiel des experts de l’ONU, transmis au Conseil de sécurité le 7 août 2020, affirme que plusieurs hauts gradés de l’armée, dont l’ancien chef d’état-major Keba Sangaré, ont délibérément entravé la mise en œuvre des accords d’Alger. De son côté, la division des droits de l’homme et de la protection de la MINUSMA a documenté 126 violations de droits de l’homme imputables aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), dont 94 exécutions extrajudiciaires, entre le 1er avril et le 30 juin.

Crédits image : Harandane Dicko/United Nations Photo.

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